J'ai choisi la bienveillance, et vous?

Cela fait plusieurs fois que je tente de réagir ici à certaines actualités, comme je l'ai souvent fait, en vain. Je commence des textes que je n'achève pas ou ne publie pas et je viens d'en cerner la cause ce soir. Chaque fois, j'éprouve le besoin d'exprimer la raison pour laquelle je fais la démarche de dénoncer une chose ou une autre. J'ai envie et besoin de partager avec vous un choix de vie que je fais depuis environ 1 an et demi et dont les contours se dessinent de plus en plus nettement ces derniers mois.
Cela fait plus d'un an (presque deux pour être exacte) que je lis, j'écoute et je suis des personnes qui s'inscrivent dans une démarche de bienveillance envers eux-mêmes et les autres. L'idée étant d'être capable de s'écouter, de s'aimer et de faire preuve d'indulgence envers soi-même (gros programme !) mais également d'être attentif au monde qui nous entoure, de le regarder avec bienveillance, d'être indulgent avec les autres et d'éviter de se polluer avec des pensées négatives inutiles. En bref, il s'agit de dire que le bonheur est plus aisé lorsque l'on est en paix avec soi-même et les autres.
C'est une pensée que je connais et que j'approuve depuis très longtemps, sans nécessairement avoir su comment la mettre en place dans ma vie. Une idée qui a toujours été présente en fond sonore sans que j'en entende précisément les paroles.
Puis il y a eu ces personnes qui ont mis des mots sur ce que je frôlais sans le nommer, ce qui m'a aidé à matérialiser tout ça. Ensuite, il y a eu des personnes malveillantes qui m'ont permis de prendre la décision de ne plus laisser de brouhaha couvrir la musique de la bienveillance, de l'écouter et d'en faire ma musique quotidienne.
Ces 6 derniers mois, j'ai eu à traiter de près avec des personnes parfois malveillantes, parfois trop paresseuses intellectuellement ou pas assez courageuses pour confronter des situations pouvant être dangereuses pour d'autres, ce qui en a fait, à mes yeux, des personnes irresponsables et parfois dangereuses.
Ce n'était bien évidemment pas la première fois que je me retrouvais, de gré ou de force, face à des personnes toxiques. Mais c'était la première fois que ça m'arrivait depuis que j'ai pris la décision que personne ne pouvait valoir la peine de m'étouffer. Plus précisément, c'était la première fois depuis que j'avais pris cette décision que je n'avais pas d'autre choix que de "faire avec ces personnes". J'étais donc dans l'obligation de maintenir une relation avec ces gens et dans le même temps je devais trouver une solution pour qu'ils ne me soient pas toxiques, qu'ils ne polluent pas ce que je suis et qu'ils ne fassent pas de moi quelqu'un de négatif. Sur le coup, je n'ai pas intellectualisé les choses de cette manière. Avec le recul je me rends compte que j'ai passé une bonne partie des six derniers mois à chercher comment concilier mes obligations et ma détermination à ne laisser personne marcher sur les graines que j'avais planté un an et demi plus tôt.

Je ne vais pas vous cacher que rien n'a été facile dans cette mission, ni de devoir dépêtrer ce qui relevait de la remarque constructive de ce qui versait dans l'attaque injuste, ni de devoir rappeler que ma vie intime de femme ne pouvait pas remettre en doute mes capacités personnelles, pas plus que d'essayer d'avoir un recul permanent sur des évènements se déroulant au présent.
Mais en toute honnêteté je pense que, si je n'ai pas réussi parfaitement cette mission je n'ai pas échoué non plus et j'ai su tirer des leçons de mes erreurs. Mettre la bienveillance au centre de ma vie est la principale leçon qui en est ressortie.

Pourquoi la bienveillance?

Parce qu'être gentil, ce n'est pas s'écraser face aux autres, c'est bien au contraire, s'affirmer sans écraser. Parce qu'être bienveillant envers tous, c'est mettre ceux qui ont préféré méchanceté face à une impasse. Parce qu'être bienveillant, c'est apprendre à s'aimer suffisamment afin d'éviter que certains vous prennent pour des paillassons, c'est se vouloir du bien, et vouloir du bien aux autres, c'est préférer une paisible indifférence à une haine nuisible.
Je découvre petit à petit les immenses pouvoir d'un état d'esprit apaisé, confiant et heureux. Alors que je suis d'un naturel colérique, que je n'ai jamais su répondre calmement à des situations que je jugeais injustes, je me suis vue appréhender avec calme des situations tendues. J'ai su rester calme parce que j'avais confiance en la personne que je suis, en ma capacité à apaiser une situation, parce que je n'avais rien à prouver à personne, surtout pas à moi-même. Je ne parle pas, bien entendu, de solution miracle, et je il m'arrive toujours de m'énerver. Je suis humaine et je ne peux pas renier la personne que je suis. Mais je m'énerve moins souvent. Je mets de l'eau dans mon café (je n'aime pas le vin). Lorsqu'il m'arrive de perdre mon calme j'essaye de prendre du recul et je me demande comment j'aurai pu faire pour gérer la situation autrement.

Il n'y a aucun objectif "bisounours" dans cette démarche. La femme pragmatique que je suis y a simplement trouvé un confort de vie et une assurance assez étonnants et réconfortants. 
Chose particulièrement surprenante à mes yeux : j'apprends doucement et sans effort à aimer la personne que je suis. Je réalise aujourd'hui que c'est en trouvant une sérénité vis-à-vis de moi-même que j'arriverai à aimer plus fort et plus paisiblement les gens qui m'entourent. Je veux rendre les gens que j'aime heureux en leur communiquant mon amour et je comprends à présent pour que pour saupoudrer d'amour mon quotidien et celui de mes proches, je ne peux plus m'encombrer d'aucune animosité, surtout pas envers moi-même. Il s'agit d'être indulgent envers soi-même et non laxiste. C'est pourquoi je mets une bonne partie de mon énergie à travailler chaque jour à être une meilleure version de moi-même, pour être en accord avec mes valeurs et ne pas verser dans l'auto-complaisance. Mais j'apprends aussi à faire preuve de mansuétude à mon égard et à celui des autres. Il faut, je crois, savoir être juste, se pousser à toujours donner le meilleur de soi, tout en sachant pardonner ses erreurs, après tout, nous ne sommes que des humains.
J'ai compris que j'étais ma propre maison, que la seule personne avec laquelle j'allais devoir faire à chaque instant, c'était moi-même, qu'alors je devais apprendre à comprendre celle que je suis, à accepter ses failles et ses défauts, à travailler ses points forts et surtout à lui vouloir du bien. Rien n'est aisé dans cette tâche qui semble pourtant être d'une simplicité déconcertante et d'une évidence banale.
Mais allez-y ! Regardez vous dans une glace et trouvez les 5 plus belles parties de votre corps et de votre visage. Puis posez vous un instant afin de trouver vos 5 plus belles qualités ainsi que les 5 atouts dont vous êtes fiers. Essayez de trouver les choses en vous qui vous font vous aimer.
Vous verrez que ce n'est pas toujours évident et même que c'est plutôt difficile. Mais vous constaterez aussi qu'on est parfois bien plus pudique qu'on ne pourrait l'imaginer concernant les sentiments qu'on éprouve envers soi-même. Lorsque l'on se complimente soi-même, on ressent à la fois la crainte du flatteur qui se dévoile par ses louanges et la gêne de recevoir un compliment qu'on a peur de ne pas mériter.


A lire/écouter sur la bienveillance ou dans une démarche bienveillante (entre autres) :
- Super gentil, Mademoiselle Navie - Éditions First
- L'émifion : émission sur la sexualité animée par Sophie-Marie Larrouy et Navie (à retrouver sur Youtube)
- La nuit originale (radio youtube ponctuelle)

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