Amerrissage #19 Rétrospective

Décembre 2023

On arrive dans le mois des rétrospectives et bilans de l’année. Pour moi, 2023 c’est l’année de Noam. Noam qui a été près de moi chaque jour de cette année 2023.

Noam est né le 24ème jour de l’année. 24 jours pendant lesquels je l’ai attendu. Ou plutôt, 24 jours pendant lesquels j’espérais secrètement le garder pour moi le plus longtemps possible. Mais il a fallu offrir Noam au monde et lui offrir le monde.

Il est né dans le creux d’une nuit d’hiver son corps chaud venant se poser sur moi comme le cataplasme pour des plaies que je ne connaissais pas. J’ai posé mon enfant sur mon thorax et j’ai débuté une nouvelle vie dans cette nouvelle année.

Depuis janvier j’en apprends tous les jours sur l’amour. Cet amour là qui te cloue au sol tout en te conduisant là où personne n’oserait s’aventurer si ce n’est pour son enfant. On n’a pas idée d’aimer autant. D’ailleurs, au bout d’un an presque entier je ne sais toujours pas ce que cela peut bien signifier d’aimer à tel point qu’on a sans arrêt le sentiment de flirter avec la mort. Aimer à en crever c’est ça. Le sol en papier constamment.

Ça serait insupportable si cet amour n’offrait pas ce diamant précieux en retour. Parce que cet amour là, celui du sol en papier, c’est aussi celui qui m’a fait comprendre qu’il y avait réellement des toujours qui durent éternellement. Des amours qui ne peuvent pas s’éteindre. Cet amour là c’est le feu qui brûle en plein océan. Cet amour là c’est la joie qui nait de rien, un premier sourire on ne sait pas à quel point c’est fou jusqu’au jour où on en voit un, celui de son enfant. Cet amour là c’est le premier fou rire qui anéanti les larmes de toute une vie.

En 2023 j’ai appris une chose, tout ce que j’ai eu à surmonter, les nuits infinies qui semblent ne jamais laisser place au soleil, les jours sans fin à compter les aspérités du plafond, le masque sur le visage pour que personne ne pose de question sur le vide qui loge dans la poitrine. Tout ça un jour allait exploser en vol, sembler tellement insignifiant, parce qu’une nuit d’hiver j’ai rencontré l’enfant qui a toujours fait partie de ma vie.

En 2023, au cœur d’une belle nuit d’hiver, j’ai découvert ce que les humains recherchent depuis la nuit des temps : le feu éternel.