Papa

Papa,
Papa j’ai peur,
Papa j’ai froid,
Papa je n’arrive pas à dormir,
Papa je ne sais pas comment faire.

Là où beaucoup comptent sur une maman pour apaiser leurs angoisses, j’ai un papa.
Là où certains se débrouillent seuls, j’ai un papa.
Là où c’est difficile, là où c’est douloureux, j’ai un papa.

Ce père, ce héros, ce grand homme, ce drôle de parent, cet impressionnant personnage, c’est mon père.

Je ne reviendrais pas sur les valeurs transmises. Tu les connais déjà.

Aujourd’hui, j’ai envie de parler de l’amour que tu m’as donné. Dès le départ, quand je tenais tout juste dans ta main et que tu devenais père pour la première fois. Le géant impressionné par la petitesse de son enfant, par l’ampleur de son pouvoir sur elle, par son nouveau rôle. Impressionné mais pas démonté. Tu as relevé le défi avec brio, comme toujours, en cherchant les limites de ton rôle, cette fine frontière : éduquer ne pas modeler, aimer ne pas étouffer, enseigner et non imposer.

L’amour encore, lorsque j’étais dans tes mots « une championne », « la plus belle du monde », que tu étais « fier de moi », que j’allais réussir, si ce n’est cette fois ce sera la prochaine.

L’amour toujours quand je ne trouvais pas le sommeil le soir, que mes angoisses me dépassaient. 

L’amour patient, celui qui écoute. Tu as pris le temps de répondre à toutes ces questions que l’enfant que j’étais te posait. Aujourd’hui j’imagine ce qu’a pu être cette vie, celle où il a fallu être patient, celle où il a fallu garder de la douceur en répondant à une enfant de 8 ans qui demande pourquoi on est si triste le soir. Cette vie où il a fallu gérer son impuissance tout en offrant la sécurité de ses bras d’adulte, ses bras de papa.

On est tous impuissants face aux enfants et pourtant tu as toujours su nous laisser entendre le contraire, tu as su nous rassurer et nous laisser penser que tu seras toujours protecteur de nos vies, pour qu’un jour on comprenne qu’on est capables de se protéger seuls. Quoi de plus épanouissant que de grandir dans un monde où l’on de craint rien puisqu’on a un papa ? Rien. 
Aujourd’hui je te dis merci, car sans ça je ne serai pas la moitié de ce que je suis. Sans ce sentiment d’avoir été la plus belle du monde aux yeux de quelqu’un, d’avoir été une championne, la meilleure, sans ta croyance en moi, je n’aurai surement pas les ressources aujourd’hui pour avancer comme je le fais. Si ça a été vrai une fois, ça peut l’être mille fois, et alors je peux tout tenter, me relever de toutes les épreuves et avancer. 

Et ça, c’est parce que je t’ai papa.

L’amour encore, peut-être le plus précieux de tous, quand tu m’as donné des frères et sœurs. Six enfants, 28 ans d’écart et un océan d’amour. Je crois que c’est la chose la plus importante à mes yeux, celle qui fait que chaque matin vaut le coup. Tu m’as donné des amis, des complices, des rires illimités, des disputes constructives et des souvenirs à n’en plus finir. 
Tu m’a surtout donné un amour qui ne s’érode pas et sur lequel on peut compter en permanence. Des personnes avec qui on se dispute mais on ne se fâche pas, avec qui on plaisante même lorsque rien ne porte à rire, ces personnes pour lesquelles je me tourne en ridicule, juste pour voir la commissure des lèvres qui retient un sourire.
Oui, tu avais raison il y a un peu plus de 6 mois lorsque tu m’as dit que Gabrielle et moi seront liées quoi qu'il arrive, que je n’avais pas à m’inquiéter, que le lien se fera tout seul car nous sommes tous tes enfants. 
Tous tes enfants.
Lien indestructible et immuable, qui fait de nous une fine équipe, drôle et bruyante, agaçante et adorable. Merci pour ça aussi.
Je t’aime papa.

Joyeux anniversaire !

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