Amerrissage #1 La mère de Noam





Février 2023


Je suis devenue mère et je me demande, qu’est ce qui dans ce nouveau rôle me surprend ? À quoi je ne m’attendais pas ?

Et d’abord je vois ce que je savais, ce que je savais en secret par peur de me tromper, ce que je savais en silence pour ne pas entendre dire que je me trompais, que ce n’était pas ça, pas comme ça. 

Oui je savais, que j’allais être pile à ma place. Je ne savais pas que Noam serait autant Noam, autant l’enfant que je désirais depuis toujours, je ne le savais pas vraiment. Mais quelque part au fond de mon cœur, je le savais un peu.

Je n’ai rien dit car je ne voulais pas que les gens gâchent ce sentiment là, qu’ils viennent un peu abîmer ma confiance en moi.

Alors je n’ai rien dit, mais je savais ça.


Je ne savais pas que les réveils nocturnes seraient doux et fatigants, que pour mettre mon fils contre mon corps nu, je le soulèverais de son petit lit avec joie et difficulté. Je ne le savais pas, mais quelque part c’était en moi.


Ce que je ne savais vraiment pas, c’est ce que mon fils viendrait faire basculer en moi. Qu’il viendrait faire exploser des certitudes. Comme cette croyance que j’avais que je vivrai mal le fait de ne jamais avoir de fille. Noam est arrivé et j’ai réalisé que je ne voulais rien d’autre que lui. Peu importe son genre, peu importe son sexe.


C’est Noam qui manquait à ma vie.


Je croyais vouloir faire une fratrie, et s’il est trop tôt pour dire que je n’en ferai pas, aujourd’hui cette certitude n’en est plus une. J’ai mis Noam au monde, ma grossesse, mon accouchement, notre rencontre avec Noam, les premiers instants, le flot d’amour. Je ne suis pas sure de vouloir vivre ça une deuxième fois, c’était si unique et fort que je n’éprouve pas le besoin de réitérer l’expérience.

Peut-être que je changerai d’avis, peu importe. En tous cas, à ce jour je dis “je l’ai si bien réussi, je ne saurai pas faire ça deux fois”.


Et moi qui croyais que de n’avoir qu’un enfant me laisserait un sentiment d’inachevé, je sais aujourd’hui que même si je change d’avis, même si je veux un autre enfant et qu’il ne vient pas, je sais que Noam est là et qu’à lui seul il occupe tout un univers.


C’est ça qui m’a réellement surprise, mettre Noam au monde et réaliser “maintenant je suis mère, la mère de Noam. Personne ne pouvait me rendre plus mère que lui. Moi qui ai toujours voulu être mère, ce que je ne savais pas, c’est que c’est la mère de Noam que je voulais être.”




Commentaires

  1. Ça c'est vraiment magnifique, il est le fils de sa mère, mais tu es surtout la mère de ton fils, la mère de Noam et personne d'autre, c'était lui et personne d'autre, le grand Amour en fait.

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