C'est joli la vie.

J'ai beau râler, les retards, le temps d'attente en gare, les gens désagréables,... en réalité j'adore le train, on y fait souvent de jolies rencontres. Comme cette dame croisée sur un quai, les cheveux et les yeux noirs, la peau mate, une petite femme discrète et jolie. Elle était toute stressée parce que c'était la première fois qu'elle voyageait seule, elle avait peur de se perdre ou de prendre le mauvais train. Elle est arrivée près de moi et m'a demandé si elle pouvait s'assoir sur la marche, à coté de moi. Elle m'a ensuite raconté qu'elle allait voir son fils qui venait d'avoir un bébé. Des mots échangés, des sourires, un timide "merci" pour l'avoir guidé dans les méandres de la gare. Juste avant que le train n'arrive à destination elle m'a regardé dans les yeux et m'a dit "je m'appelle Jeanne", je lui ai répondu que j'étais enchantée de l'avoir rencontrée et je me suis également présentée. Puis elle a continué, "ma maison, c'est celle devant la gare, si tu passes par là, viens frapper". Touchée par une cette invitation je l'ai remercié, nous sommes sorties du train et nous nous sommes quittées après s'être souhaitées une bonne route. Cette rencontre était emprunte d'une simplicité magique, un moment éphémère, partagé sans l'habituelle distance qui existe entre deux étrangers, un voyage hors du temps et de la précipitation avec une inconnue douce et souriante. Rien de sensationnel dans tout ça, mais le bonheur est fait de choses simples que l'on cueille au détour d'un chemin, de rencontre inattendues et d'humanité...

Article écrit le 15 février 2014.

Photo : Pajunen