Body positive

Ceux qui me suivent sur Instagram savent que ma page est exclusivement composée de photo de moi (à 3 ou 4 publications près) et qu'une bonne partie de ces photos sont des selfies de moi en brassière après le sport.
Sur cette page je mets énormément en avant ma pratique du sport et... mon corps. Du coup j'ai commencé à me questionner et avoir peur de contribuer à cette mode qui consiste à faire du corps un objet sensé être façonné selon des critères stricts et identiques pour tous. J'étais un peu paniquée à l'idée que je pouvais contribuer à la mode du culte du corps alors que le but initial était pour moi d'avoir une attitude positive vis-à-vis de mon corps, puis d'essayer de partager mon message. Je reviens donc ici sur ma démarche.

Depuis quelques mois, je poste sur Instagram à peu près une photo par jour. La plupart du temps je ne suis pas maquillée, pas vraiment coiffée et je sors d'une séance de sport... je ne suis donc absolument pas apprêtée. Je me retrouve donc confrontée à l'image la plus simple de moi-même, celle que je suis, le matin avant la douche, la poudre et le mascara. Au départ poster des photos de moi sans maquillage était presque un calvaire. Je me trouvais abominable, je faisais donc 150 clichés avant d'en trouver un à peu près publiable. Puis, petit à petit, je me suis habituée à cette image de moi et aujourd'hui j'en oublie même l'absence de maquillage.
A partir de là, j'ai décidé de m'attaquer au reste de mon corps. J'ai décidé d'apprendre à le regarder avec plus de bienveillance. Et cela passe aussi par la publication de photos sur lesquelles je vois 100 mille défauts. Non pas pour m'infliger la torture de publier une photo qui ne me satisfait pas pleinement, mais pour, au contraire, apprendre à me satisfaire de ce que j'ai, c'est-à-dire un corps en bonne santé, relativement musclé, avec des zones plus charnues que d'autres, des cicatrices et tout un tas de petits défauts qui font ce que je suis.

Aujourd'hui j'ai envie de partager ça avec vous parce que je vois ma vie changer, mon regard sur moi-même et les autres évoluer. Je me sens plus sereine et plus forte. J'ai moins peur du regard que les autres pourraient avoir sur moi s'ils me voyaient sans maquillage. J'ai moins peur de mes défauts physique. Et surtout je suis plus heureuse parce que je ne perds plus mon temps à me juger, enfin presque plus, je connais des bons jours comme des mauvais... personne n'est parfait (j'ai d'ailleurs fini par accepter que je ne serai jamais parfaite et que c'était cool comme ça !).

C'est tout sauf un travail évident. Je ne connais pas grand chose d'aussi difficile que d'aimer son corps. Lorsque le moral baisse un peu je me trouve énorme et laide. Rien ne va. Je me rends alors compte que tout ce que je construis depuis des mois ne tient qu'à un fil. Un tout petit fil un peu rongé par endroits. Alors je redouble d'efforts afin de gagner en estime de moi, de mon corps.

Ce travail d'acceptation du corps passe chez moi par une bonne dose de sport et une alimentation équilibrée qui me permet de pouvoir faire du sport sans me blesser. J'apprends a aimer mon corps en le musclant un peu, j'apprends surtout à l'écouter, à savoir de quoi il a besoin et quand il en a besoin. Mais ce n'est pas le seul chemin. Faire de la photo m'a beaucoup aidé. Publier des photos et snap sans maquillage aussi (lorsque je me suis rendue compte que cela ne provoquait aucun séisme je me suis détendue vis-à-vis de ça). Apprendre à manger un muffin chocolat sans culpabiliser. Me regarder dans le miroir et me trouver des qualités. Faire des compliments aux autres gratuitement. S'interdire d'être jalouse du corps d'une autre. Rassurer les autres sur leur image. Leur rappeler qu'avoir des kilos en trop n'était pas un drame et ne rendait pas moins beau me permet aussi de me le rappeler à moi-même. 
Bref, il existe autant de façon de se construire une image positive de soi-même que de personnes dans ce monde. Il faut essayer, tâtonner et trouver ce qui vous convient le mieux. 

Dans tous les cas il faut concentrer le travail sur soi-même et commencer par arrêter de se comparer aux autres. Oui c'est difficile, mais lorsque l'on se départi de ça, on laisse déjà derrière soi un gros sac rempli de comparaisons inutiles. On n'est plus "plus grosse que" "plus petit que" "moins joli que". On est, point. C'est tellement plus facile d'être soi-même que d'essayer d'être quelqu'un d'autre... Alors je vous invite à essayer, à votre manière, à votre rythme, avec indulgence, en ayant le droit de vous tromper, de revenir en arrière, d'arrêter, de reprendre (ou non)... parce que je vous jure que ça fait du bien d'être à l'aise dans ses basket et d'être capable d'en avoir rien à faire de ce que les autres pensent parce qu'on est cool vis-à-vis de soi-même !

Vous êtes beaux, ne l'oubliez pas.

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