J'aimerai tellement pouvoir me payer le luxe d'en avoir rien à foutre du féminisme, du harcèlement de rue et du viol, juste 5 minutes. Mais je suis une femme et chaque jour on me rappelle que cela signifie que je suis avant tout une proie. Comme ce type dans le tram de ce soir. Il s'est assis à côté de moi, enfin je devrais dire qu'il s'est collé à moi. J'ai d'abord cru que c'était involontaire et je me suis décalée sur mon siège en me rapprochant de la fenêtre. Ça n'a pas arrêté cet homme puisqu'il m'a collé de nouveau. Je me suis décalée une deuxième fois. Puis une troisième. Jusqu'à ce que je sois littéralement collée à la paroi du tram et que je ne puisse plus bouger. Bloquée entre un inconnu et la fenêtre d'un tram, dans l'impossibilité de sortir de ma place sans passer devant lui, mes fesses à disposition de son visage.
J'ai passé 10 minutes à me sentir prisonnière. À me dire que je ne pouvais même pas dénoncer à voix haute cet homme tellement la situation était imperceptible pour ceux qui y assistaient de l'extérieur. Prisonnière parce que je suis une femme. Prisonnière d'un statut que des hommes m'ont imposé sans jamais demander mon avis.
Je suis une femme, nous sommes en 2016 et je subis des pressions quotidienne en raison de mon sexe. Bonsoir.

Commentaires

Articles les plus consultés