L'histoire d'une renaissance

J’ai souvent écrit la peine, le deuil, les larmes. J’ai souvent posé l’encre sur le papier pour dire le manque, les erreurs et la douleur. J’ai raconté les moments insoutenables qui créent encore en moi ce sentiment de vertige, ces nausées et ce dégoût. Écrire m’a aidé à poser les maux. Mais ce soir j’ai envie de changer de musique et d’écrire autre chose. Ce soir j’ai envie de dire le bonheur, l’amitié et la famille. Ce soir j’ai envie de raconter la douceur, l’apaisement et la joie.
Parce que dans toutes les lignes que j’ai pu écrire, j’ai oublié ce qu’il y avait de beau. J’ai oublié de dire ma famille solidaire à travers les épreuves, mon frère et mes sœurs ces trésors incroyables, ces soutiens sans faille. J’ai oublié de raconter l’amitié, cette belle histoire qui n’en fini jamais de remplir les lèvres de sourires et les instants de bonheur. J’ai oublié de chanter la vie, cette formidable inconstante, qui nous donne la joie et la tristesse indifféremment. J’ai négligé les voyages, les découvertes, les rencontres… et pourtant tout était là, juste devant mes yeux embrumés par des larmes que j’apprenais à sécher.
Aujourd’hui j’apprends, j’apprends que l’amour se vit à chaque instant, qu’il n’est pas l’histoire unique d’une vie linéaire, qu’il demeure partout, dans chacun de nous et que l’amour n’est pas toujours celui que l’on croit. Que l’amitié c’est l’amour à l’épreuve du temps et des coups durs, que l’on n'aime jamais trop quand on aime dans l’apaisement. J’apprends que le bonheur se fait de petits riens, d’un sourire, d’un regard, d’un instant passé avec ceux qui partagent avec nous les joies et les peines, les larmes et les rires. Le bonheur c’est la musique qui résonne, les rires qui éclatent, c’est l’odeur du sable sur la peau, la splendeur du soleil qui se couche, c’est se lever le matin réveillé par un enfant qui joue, c’est s’endormir le soir le cœur rempli d’espoir.
Alors oui, même si la douleur est plus envoûtante à écrire, même si j’ai pris l’habitude de dire que j’écris pour ne pas mourir, ce soir si j’écris c’est parce que je vis.

Écrit le 21 mai 2013.

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