Lettre d'amour

Mon amour,

Si tu savais comme je t'aime. Tes mains fortes autour de ma taille sont un rempart infaillible à mes peurs les plus terrifiantes. Ton regard rempli de désir est le meilleur remède à mes complexes. Ton sourire et ton audace sont de douces caresses sur mon cœur.

Mon amour, je t'aime tellement. Je te veux près de moi à chaque instant et pourtant je m'enivre du manque de toi. Les journées entières à me languir sont une drogue dont je ne peux plus me passer. Rien n'est plus grisant que de désirer et de se savoir désirée en retour. Le bonheur de me retrouver dans tes bras ne serait rien sans ces heures à m'impatienter, ne sachant que faire sinon compter les brûlures qui naissent dans mon ventre à chaque instant me séparant de toi. Ces heures durant lesquelles je pourrais vendre mon âme au diable pour respirer l'odeur de ton cou, mordre ta bouche, caresser ton corps.

Lorsque tu es loin je ne pense qu'à toi, je ne fais plus rien. Je m'impatiente, je ris, je suis nerveuse, je me demande si je vais survivre à cet irrépressible sentiment de manque. Les heures durent des années et pourtant le temps reste insaisissable. Mon cœur s'accélère lorsque je crois te croiser au détour d'une rue et si ton parfum exhale mes narines de manière inattendue, mon souffle se coupe pour garder, un instant de plus, ce fragment de toi en moi. Le temps qui s'écoule m'oppresse et me tue lentement tout autant qu'il m'enivre et m'embrase.

Tu m'habites lorsque tu es loin. Je repense à la douceur de ta peau, au goût de tes lèvres, à la beauté de ton regard lorsqu'il plonge dans le mien. Je brule d'impatience et je revis mille fois nos ardentes étreintes. Je replace chacun de tes grains de beauté, je dessine les contours de tes muscles, je rejoue la mélodie de ton rire.

Tu n'es jamais si présent que dans ton absence. Tu n'es jamais si beau que dans le manque. Tu n'es jamais si audacieux que dans mes songes.

Je donnerais tant pour que cette incroyable attraction ne meure jamais. Pour que chaque jour sans toi provoque en moi cette douleur excitante, ce lent et agréable supplice. Je me damnerai pour que ton absence continue éternellement de me hanter, intacte et belle comme au premier jour.

Mon amour, ne nous aimons pas dans une lente agonie, ne nous aimons pas dans un triste quotidien. Aimons nous à l'aubaine d'une heure volée, aimons nous en cachette, aimons nous loin du mariage, loin du foyer, loin de là où, avant nous, beaucoup ont brisé le désir sur les rochers de l'ennui. Aimons nous en en aimant d'autres, aimons nous comme nous n'aimerons jamais personne. Ne nous ennuyons jamais, ne nous laissons pas le temps pour cela. Vivons cet amour dans l'urgence, respirons un désir impérieux. Vite ! Nous ne nous laissons pas le temps, ou il sera trop tard !

Je veux être fébrile à l'idée de te retrouver, ressentir chaque fois ce mélange d'excitation de te revoir et de crainte de ne plus te désirer.

Mon amour, pour que le désir perdure toujours dans nos mémoires, pour que la passion demeure dans nos coeurs, pour que le fantasme ne fane jamais, pour que les minutes durent des heures et pour des secondes incandescentes, ne nous aimons pas longtemps, aimons nous beaucoup.

Avec passion,

Ari


Texte initialement édité le 20 juin 2017

Je réédite cet article car je viens de m'apercevoir qu'il était illisible à cause d'une police minuscule qui, sans savoir pourquoi, est impossible à modifier dans le corps initial du texte.

Texte écrit pour le Tutélu amoureux organisé par la Médiathèque de l'Agglomération Montargoise.

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