Comment on fait un bébé ? #20 Le couple




Octobre 2022


Une grossesse c’est souvent une histoire de couple, ou du moins pour moi ça l’est.

Ici, je ne parle pas ou peu de répartition des tâches au sein de mon couple, puisque mon couple n’est pas une revendication politique (j’y fais des revendications politiques mais je refuse qu’il en devienne une). Mais au delà des aspects liés aux inégalités de genre (dans un couple hétéro), le couple c’est aussi et avant tout (pour moi en tous cas) une histoire de relation humaine, avec tous les merveilleux cotés que réservent les relations, comme les cotés difficiles.


La grossesse, ma grossesse, c’est une histoire de couple, quelque chose qu’on a décidé ensemble. Cette grossesse c’est l’histoire de la première fois de ma vie où je n’ai pas peur de perdre la personne avec qui je suis à tout moment, où je sais qu’on a tout les deux envie que les choses marchent et qu’on n’a pas envie de baisser les bras à la première difficulté. Je l’aime, il m’aime et tout pourrait couler au pays de l’amour. Mais je crois que dans le couple l’amour ne suffit pas, que cela demande du travail de garder un équilibre qui convienne à tout le monde. Et une grossesse, un bébé, c’est un changement radical dans l’équilibre (un deuil aussi d’ailleurs et vu que j’aime bien les challenges, je me suis ajouté ça).


Ma grossesse ça a été 3 mois d’épuisement total, où je n’ai plus rien fait à la maison, où nous n’avons quasiment pas parlé, quasiment rien fait ensemble car je n’avais plus d’énergie. Puis, quand l’énergie a commencé à revenir, ma mère a été hospitalisée et 3 semaines après elle mourrait. Alors je n’ai plus eu envie de rien, si ce n’est de regarder le plafond jusqu’à ce que l’univers trouve une solution pour mon chagrin. Je n’avais plus envie de rien, je ne supportais (supporte?) plus grand chose. Je suis rapidement agressive, avec mon mec en particulier à qui je ne passe rien et il vit mal cette situation, d’autant plus qu’il voit que je suis patiente et agréable avec les autres.


Ce weekend tout ça nous a un peu explosé à la figure quand je l’ai appelé car j’avais mal vécu quelque chose, qu’il ne m’a pas fait la réponse que j’attendais et qu’au lieu de lui dire j’ai eu envie de tout envoyer chier. Un mal pour un bien. On a pu discuter de ce qui n’allait pas, de ce qu’on vivait mal. Ca ne s’est pas fait dans le calme et la sérénité, mais les choses ont été remises à plat et je crois qu’on repart sur de nouvelles bases.

On parle souvent du babyclash mais rarement du fait que tout commence avant. Que de porter un enfant dans son corps ça bouleverse, que de réaliser qu’on va avoir un enfant, qu’on se lie à vie et irrémédiablement à l’autre, c’est une épreuve. Une épreuve avec de la joie, mais une épreuve qui terrifie.


Un couple, ça n’est jamais que la recherche permanente d’un équilibre, et la grossesse c’est une épreuve dans cet équilibre. Je reste persuadée que ça vaut le coup, que lui et moi valons le coup, mais ça n’en reste pas moins quelque chose de compliqué, qui demande parfois de poser chacun son égo, de faire des concessions et des efforts pour que le coup vaille encore longtemps.


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