Le lambeau, Philippe Lançon

La vie d'après. Après les attentats de Charlie, après la mâchoire détruite, après que tout ait été renversé, c'est cela que Philippe Lançon raconte avec un étonnante précision chirurgicale qu'il a certainement aiguisé au fil des 17 blocs opératoires. 
Sans artifice, il décrit cette vie dans laquelle il n'y a plus que le monde de l'intérieur qui compte, celui des soignants, celui du soigné. Avec précision il écrit la vie du patient, pleine de résignation. Ce n'est pas seulement d'un survivant de Charlie qu'il s'agit, mais aussi et surtout de ce qu'on devient lorsqu'on a failli ne plus être.
C'est étonnant de sincérité. Lançon ne se raconte pas en héros à glorifier, pas plus qu'en martyr à plaindre. C'est l'authentique récit, beau et précis, d'une vie à réinventer tout entière alors qu'elle a été mise a sac en seulement quelques minutes.

"La sensation de n'être plus qu'un corps apparaît lorsqu'il échappe entièrement à nos désirs et à notre volonté." (p332)

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