Le mur invisible - Marlen Haushofer

Incroyable expérience littéraire !
Fin décembre je repère ce livre à la librairie Mollat sur lequel un.e libraire à laissé le mot suivant « Chef d’œuvre. Un texte d’une humanité rare. » comme chaque fois que je suis chez Mollat, j’ai déjà les bras encombrés de livres et je me contente de le prendre en photo pour m’en souvenir et le prendre une fois prochaine.
Il y a 15 jours, Diglee (Maureen Wingrove) fait une story très élogieuse au sujet de ce même livre. Je cours donc l’acheter, mais ne le commence pas immédiatement. Sur le compte de Diglee le buzz a commencé et rend le livre sold-out dans plusieurs librairies.
Ça m’intrigue mais je crains aussi la déception comme chaque fois qu’on me vante trop une œuvre. 
La déception de viendra pas et je viens de terminer l’une des lectures les plus fortes de toute ma vie.
Le mur invisible de Marlen Haushofer contient le récit d’une femme qui pour une raison inconnue se retrouve seule dans un chalet en pleine forêt autrichienne, séparée du reste du monde par un mur invisible, au-delà duquel le temps semble s’être définitivement arrêté.
 La narratrice nous conduit alors dans les entrailles profondes de la solitude, décrit sa survie, sa vie nouvelle de survivante et les relations qu’elle construit avec ses seuls compagnons de fortune : les animaux.
Le récit est d’une puissance indescriptible. Depuis 4 jours il occupe une place incroyable dans mon quotidien, j’en ai rêvé, je l’ai transporté partout avec moi même si je savais que je n’aurai pas le temps de l’ouvrir, simplement pour le réconfort de le savoir près de moi.
Je n’avais jamais vécu d’expérience littéraire aussi marquante et perturbante.
Merci Diglee de faire renaître le récit de cette autrice oubliée.
Un chef d’œuvre magnifique que je ne peux que vous recommander.

"Je plains les animaux et les hommes parce qu’ils sont jetés dans la vie sans l’avoir voulu. Mais ce sont les hommes qui sont sans doute le plus à plaindre, parce qu’ils possèdent juste assez de raison pour lutter contre le cours naturel des choses. Cela les a rendus méchants, désespérés et bien peu dignes d’être aimés. Et pourtant il leur aurait été possible de vivre autrement. Il n’existe pas de sentiment plus raisonnable que l’amour, qui rend la vie plus supportable à celui qui aime et à celui qui est aimé. Mais il aurait fallu reconnaître que c’était notre seule possibilité, l’unique espoir d’une vie meilleure. Pour l’immense foule des morts, la seule possibilité de l’homme est perdue à jamais. Ma pensée revient sans cesse là-dessus. Je ne peux pas comprendre pourquoi nous avons fait fausse route. Je sais seulement qu’il est trop tard.‬"

Marlen Haushofer, Le mur invisible 

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