Seul le grenadier - Sinan Antoon

J’ai occupé ma mille et unième péripétie de train avec de la lecture. 

Si la pluie et le vent soufflaient forts aujourd’hui en France, c’est une tout autre ambiance que j’ai trouvé à Bagdad. Jawad est le dernier fils d’une famille chiite en Irak, son père prépare les morts selon les rituels religieux et souhaite transmettre à son fils ses savoirs. Mais Jawad a d’autres ambitions et rêve devenir sculpteur. Il étudie l’art dans les années 1980, alors que Sadam est au pouvoir.

En 2003 les bombes américaines accablent la ville, le travail à la salle de lavage ne connaît aucun répit. A la mort de son père, Jawad devra renoncer à ses rêves d’artiste et reprendre les lavages mortuaires. 

Ce sublime roman nous plonge dans l’étrangeté de la vie normale en temps de guerre, dans la richesse de la culture irakienne et musulmane, questionne les désirs, les choix de vie et l’étrange ligne de démarcation entre la vie et la mort. 

J’ai adoré ce récit qui se déroule dans l’une des régions dont je rêve le plus au monde, qui aborde deux thèmes qui me fascinent : le traitement de la mort, le sort des peuples victimes des guerres. 

Un bijou. 

Seul le grenadier - Sinan Antoon (Prix de littérature arabe 2017).

Écrit le 7 juin 2019