Dans la Mansarde - Marlen Haushofer



Que dire de cette lecture ? Elle m’a été un peu difficile et déstabilisante. C’est le second roman que je lis de Marlen Haushofer (après l’incroyable Mur invisible). Ici aussi la narration est faite à la première personne, par une femme. Un style que j’aime énormément. La narratrice dont on ne sait pas le prénom (là encore un point commun avec le mur invisible) est l’épouse bourgeoise d’un avocat, elle est mère de deux enfants et sa vie est rythmée de façon peu palpitante par le quotidien plus que classique d’une femme au foyer de l’après-guerre. Il réside pourtant encore un sanctuaire dans sa vie : la mansarde dans laquelle elle se réfugie pour dessiner. Un lundi qui ressemble à tant d’autres lundis, elle reçoit par courrier une enveloppe jaune contenant les vestiges d’un passé qu’elle avait tenté d’enfouir tant il aura fait basculer sa vie conjugale et familiale. Sa semaine sera rythmée par la réception quotidienne de ces lettres qui la ramènent là où sa vie a irrémédiablement changé.

C’est une lecture intéressante dans laquelle une fois encore le thème de la solitude est central même si cette solitude prend une forme très différente de celle du Mur invisible. En trame de fond c’est également une profonde réflexion sur les relations humaines, la place des femmes dans la société autrichienne de l’époque mais surtout sur tout ce qui fait obstacle à l’épanouissement individuel de cette femme (comme, on peut aisément l’imaginer, celui de beaucoup d’autres) et sa capacité, malgré tout à trouver des fenêtres de liberté.

Je ne m’attendais pas à ça, à ce que cette histoire me perturbe un peu tant j’ai trouvé le quotidien de cette femme particulièrement déprimant. Je ne suis pas conquise comme je l’avais été pour le Mur invisible (il s’agit de toute façon d’une lecture unique, je ne pense pas revivre ça de si tôt dans mon parcours littéraire), je ne peux pas dire que j’ai adoré non plus, mais c’est un livre que je ferme en ayant le sentiment qu’il a laissé sur moi une marque presque invisible, mais pourtant bien présente.

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