L'Amant - Marguerite Duras


Je termine à l’instant l’Amant de Marguerite Duras.
Cette auto fiction a reçu le prix Goncourt en 1982, en 1991 Duras l’a réécrit sous le titre "l’Amant de la Chine du Nord", où elle ré-imagine le récit sous la forme d’un film, plus complet et (semblerait-il) plus mature.

Je me suis limitée au récit initial dans lequelle l’écrivaine retrace son histoire d’amour charnel avec un chinois alors qu’elle a 15 ans et vit en Indochine avec sa mère et ses deux frères.

J’ai parfois eu du mal à accrocher et à suivre, en partie parce que Duras a une écriture particulière dans laquelle elle passe sans transition de la narration autobiographique à la première personne, au narrateur•rice extérieur•e et d’une période temporelle à une autre sans vraiment l’annoncer de quelque manière que ce soit. Ce qui fait qu’à plusieurs reprises j’étais un peu perdue dans le récit.
Troublante aussi la manière dont Marguerite Duras décrit son aventure avec l’Amant, en empruntant au chant lexical de l’inceste. Je pense qu’il s’agit là d’une provocation voulue, mais ces passages m’ont fortement dérangés.

Je sais que Duras a largement été critiquée pour son orientalisme, à titre personnel je me passerai d’une analyse à ce sujet. Non pas que je considère sans intérêt de le faire mais parce que je n’en ai pas nécessairement les compétences et que j’ai eu le sentiment que cela n’étais pas exacerbé dans ce récit (je me trompe peut être) (à ma connaissance c’est pour Barrage contre le Pacifique que les critiques ont été les plus importantes).

Hormis ces difficultés, je dois avouer que certains passages m’ont réellement émue. Ceux sur la maladie de sa mère qu’elle ne nomme pas mais qu’on imagine être la dépression. Et ce paragraphe sur la mortalité de l’immortalité, ce qu’on est nombreuse•s•x à éprouver lorsque l’on perd un proche. Et si Duras ne m’a pas emporté aveuglement comme d’autres l’ont fait, je dois quand même avouer qu’elle est un personnage fascinant tant par sa personnalité que par les ressources dont elle a su faire preuve pour, à 15 ans dans les années 30, exister de cette façon et faire exister une sexualité alors particulièrement tabou.

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