La violence, c'est eux.

La violence ne sont pas les luttes féministes, les manifestations contre les violeurs, les victimes qui parlent enfin.

La violence c’est de voir un pédocriminel récompensé et encensé.
la violence c'est eux, c'est leur impunité, c'est l'injustice.

La violence c’est d’avoir été soi-même victime de viols et d’avoir refusé de porter plainte par peur d’y perdre sa santé psychique pour aucun résultat.

La violence c’est de voir que ces peurs ne sont pas irrationnelles mais bien fondées dans une société qui offre des médailles aux violeurs, les laisse pleurer publiquement qu’on "ne peut plus rien dire", qu’on "ne peut plus rien faire" et que les victimes ne sont "que des femmes en recherche de reconnaissance ou cherchant à se venger d’avoir été éconduites".

La violence c’est d’entendre ces discours presque chaque jour.

La violence c’est de savoir que dans mes amies, ma famille, mes collègues, les victimes sont nombreuses mais qu’on fait tous comme si on ne connaissait aucun agresseur.

La violence c’est qu’être victime de violences sexuelles et de le dire c’est avoir entendu au moins une fois une question ou une remarque sous-entendant qu’on est quand même un peu responsable de ce qui nous est arrivé.

La violence c’est que seule une poignée de personnes ait quitté cette salle de la cérémonie des César, alors qu’elle aurait dû être vide.

La violence c’est eux, vous, toutes celles et ceux qui minimisent nos douleurs.

La violence, c’est d’avoir été soi-même victime de viols et de voir la société plus efficace à protéger les agresseurs qu’elle ne l’a jamais été pour nous protéger nous.

La violence c’est que depuis hier soir j’ai une boule au ventre et envie de pleurer parce que mon agresseur à moi aussi a l’esprit tranquille et vit comme s’il n’avait pas saccagé la mienne, de vie.

Ne venez pas nous reprocher notre violence, vous en êtes les responsables.

Merci Adèle, Céline, Noémie et toutes celles et ceux qui ont redonné un peu de dignité à ce moment en ne se montrant pas complices par leur silence.