Comment on fait un bébé ? #18 Fabriquer un bébé

Octobre 2022

Aujourd’hui j’ai lu qu’à ce stade de la grossesse il est possible au foetus de vivre en dehors de mon ventre comme grand préma. Ça m'a fait quelque chose. Un peu peur pour être honnête. Ca n’est pas tout à fait la même chose pour moi d’être à un stade où s’il y a un souci mon bébé ne vivra pas et d’être à celui où il faudra se battre pour sa survie. Je n’ai pas peur que ça arrive, dans le sens où ça n’est pas quelque chose qui me préoccupe, mais en lisant ça j’ai vu les bébés couveuse, branchés à tout un tas de tuyaux nécessaires à leur survie et ça m’a bouleversé.

Ca fait plusieurs fois que dans les magasins je vois des vêtements pour bébés prématurés et ces mots m’ont fait faire un lien. Mon bébé est un vrai bébé, qui doit grossir et maturer dans mon ventre, mais qui a déjà tout d’un bébé. Derrière ces mots et au-delà de la crainte, il y a aussi la réalisation de ce qui m’attend. Les pyjamas qu’on achète, la poussette, les lits qu’on regarde, la turbulette, tout ça c’est pour quelqu’un, pour une personne qui existe déjà un peu dans ce monde, qui existe complètement dans le nôtre. Les pyjamas, avec des petits animaux, des petites fleurs, les bodies avec de jolis poissons, les gilets tricotés, ça n’est pas juste pour jouer à la poupée et s’extasier devant le fait que c’est si petit. C’est pour une personne. C’est pour mon bébé.

J’ai l’impression que pendant la grossesse, on réalise mille fois qu’on va avoir un bébé. On réalise au détour d’une écho, d’un mouvement du bébé, d’un mot, une sorte d’épiphanie qui fait un peu paniquer. Alors parfois on se met à parler à son bébé, à faire des achats, à chercher plus activement le prénom. Mais quand même on oublie un peu, qu’il est là, que c’est une personne et qu’un jour on l’aura dans nos bras. Puis un nouvel évènement et on découvre de nouveau, l’enfant qui sera là, son poids dans nos bras, et l’odeur de ses cheveux.

C’est une drôle d’aventure de fabriquer un bébé.