Amerrissage #3 Le poids




Février 2023


Le poids. Le poids. L’obsession du poids de mon bébé.

Noam a trop perdu à la naissance, peu importe qu’il s’agisse d’un gros bébé, et que les gros bébés ont tendance à perdre plus.

Le poids. Noam ne reprend pas assez. Peu importe sa taille. Peu importe qu’il soit au sein ou au biberon. C’est la même courbe pour tous les bébés.


Alors il faut lui faire prendre. Peu importe son rythme, sa satiété. Il faut le réveiller la nuit, il faut le réveiller le jour. Il faut le “stimuler”.

On n’écoute plus les parents, plus les enfants, plus les besoins. On met une pression insidieuse sur toute la famille pour chaque gramme. Sur ce sujet là, je vis les premiers jours de mon enfant comme une violence.


Sous tout ça il y a la peur de laisser son enfant s’affamer. Par moment c’est à se demander comment l’espèce humaine a survécu aussi longtemps. C’est à croire que chaque jour, en France, un bébé meurt de faim.


C’est dur de prendre du recul. De souffler et de se dire qu’avant que ce soit dramatique on a de la marge. C’est dur car c’est son enfant, sa chair. Et que quelque part quand on me dit qu’il faut le faire manger plus, on me dit aussi que je ne le nourris pas assez, que peut-être est-il affamé mais ne me le dit pas. Quelque part on me dit sans me dire que je ne fais pas assez, pas assez bien.


C’est dur de prendre du recul car il s’agit de la santé de mon enfant. Alors même qu’avant chaque rdv je me dis “il va bien, il réclame, il sait pleurer quand quelque chose ne pas pas, il demande à manger et mange”, après chaque rdv médical je sors en me disant que je ne fais peut-être pas si bien que ce que je crois.


Le doute s’infiltre là où il y avait de la confiance 1 heure avant. Parce que si je me trompe, même si suis persuadée de mieux connaître mon bébé que qui que ce soit d’autre, s’il existe une infime possibilité pour que je me trompe et que c’est le cas, il s’agit de la santé de mon bébé.

Alors je doute, j’ai peur, je participe au gavage de mon bébé même lorsqu’il n’a pas faim. Je le réveille nuit et jour pour qu’il mange et je culpabilise. Je culpabilise de faire ça et de ne pas nous écouter. Et je culpabilise lorsque je ne le fais pas, je culpabilise parce qu’il s’agit de la santé de mon bébé, de ma chair, de celui que j’aime plus que tout.



Commentaires

  1. Relax ! c'est un bébé en pleine forme ! c'est toi qui sait le mieux ce qui lui convient. Mon vieux m&decin de campagne disait qu'aucun bébé en bonne santé ne se laisse mourir de faim !!!! ne soyez pas trop obsédé par l 'hygiène car sucer son pouce (sans le faire bouillir avant ! ça les vaccine !

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