Orageuses émotions


J’ai parfois une sensation oppressante dans la poitrine, comme si quelque chose appuyait sur mon thorax et m’empêchait de prendre une profonde inspiration. Alors, dans ma tête c’est un ciel d’orage qui se dessine. Les émotions y sont aussi joyeuses que tristes, légères que lourdes, le mélange du tout brouille mes pensées. Je ne sais plus si je suis triste ou pas, alors je n’arrive pas à pleurer. Je ne sais plus si je suis heureuse ou non alors j’ignore comment rire. J’essaye quand même de tout garder à l’intérieur de moi et de ne rien montrer. Bien sûr que c’est impossible de tout garder en soi, forcément que ça déborde, forcément que je fais des blagues tristes et que mon spleen devient risible. Bien sûr que c’est maladroit, que ça dégouline un peu sur les autres, que ça tache et que ça colle aux doigts. Personne n'a idée d’emmagasiner autant d'émotions pour les garder égoïstement pour soi. Tout simplement parce que personne n'en est capable, mais chaque fois il faut que je m’écorche un peu, en frôlant de trop près le mur des sentiments exacerbés, pour m'en souvenir.
Quand j’ai le ciel d’orage dans la tête, je n’arrive plus à être triste ou joyeuse, mes émotions fuient et je cherche à colmater les brèches. Puis viens ce moment, celui de la seconde avant l’orage, ce moment juste avant que le tonnerre ne gronde et que la pluie ne se mette à tomber. Lorsque la charge des émotions est telle qu’on pourrait personnifier chacune d’entre elles, lorsque le moindre mouvement provoque l’explosion libératrice.
Le ciel de Bordeaux hier en fin de journée s’accordait parfaitement avec celui qui s’est installé dans mon esprit cette semaine et qui a parasité ces dernières 24h avec une intensité que je n’avais plus rencontrée depuis bien longtemps. La pluie est tombée en trombes cette nuit sur les pavés bordelais. C’était nécessaire. Il ne faut jamais négliger l’intérêt de la pluie, surtout parce qu’elle finit toujours par laisser place au soleil.

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