Dernières heures avant le départ - Vietnam

C’est mon dernier jour ici. Dans quelques heures je serai dans l’avion. Il faut bien que ça se termine un jour, pourtant chaque fois c’est la même chose.



J’ai encore passé une belle soirée hier. J’avais prévu de rester un peu sur le rooftop et d’aller me coucher tôt.

Et puis rencontres - tu nous suis? - oui - balade - autre rooftop -bière - autres rencontres - autre bière - autre bar.

Voilà comment on finit par regagner son lit à 2h du matin, après être sortie pas maquillée, tongs aux pieds et cheveux sales, et être particulièrement heureuse de tout ça.

Et puis ce matin, après 1L d’eau pour faire passer le point sur la tempe, je décide de commander un Grab pour me rendre à une pagode pas encore visitée et qui est présentée comme l’une des plus jolies choses à faire à HCMC.

Bien sur je suis persuadée que, comme il s’agit d’un des incontournables de la ville, le chauffeur sait comment s’y rendre.

Mais non. On tourne, on retourne, on détourne, on dévie, on s’arrête, on repart.

Il demande aux autres deux roues arrêtés aux feux, aux autres chauffeurs Grab, à ce couple qui vend des babioles sur le trottoir, personne ne semble connaître. Les seuls qui disent savoir donnent des indications contradictoires : le premier indique le Nord, l’autre nous invite à retourner vers le Sud.

Je me dis que je me suis peut-être trompée en rentrant l’adresse. Normalement tout le monde devrait connaître, au moins de nom...

Mais ce qui est normal pour moi ne l’est pas pour tous et HCMC n’est, pour l’instant, pas centralisée sur le tourisme.

Je laisse le chauffeur faire, je n’ai jamais rien compris à leur manière de procéder pour conduire les gens d’un point A à un point B mais je suis toujours arrivée là où je voulais, alors j’ai confiance et au pire je me débrouillerais autrement.

Je culpabilise un peu quand même, parce que qu’il perd du temps et du gasoil pour gagner 80 centimes seulement.

Il reste souriant, il est gêné pour moi. Comme ça, on éprouve au moins quelque chose de réciproque l’un pour l’autre.

Puis il me dépose à un endroit en me disant qu’on y est. Rien ne ressemble à une pagode autour mais je n’ai pas envie d’insister, je vais me débrouiller.

Je cherche mes sous, il m’interpelle, « non ça n’est pas ici, remonte ».

Je remonte, il continue, pars dans l’autre sens, traverse la rue, là je vois une entrée qui ressemble à ce que j’étais venue voir. Je n’en suis pas bien sure mais ça fera l’affaire. Je lui montre, il s’arrête. Je lui donne 20 000 dôngs et lui dit de garder les 2000 dôngs de trop qu’il cherche à me rendre. J’aurai honte du contraire, 2 000 dôngs c’est 7 centimes d’euros, c’est même pas un pourboire.

Il a pourtant l’air content et me dit « cảm ơn », merci.

L’endroit est effectivement joli mais je ne suis toujours pas certaine qu’il s’agisse de ce que j’avais programmé de voir. Je finirai par vérifier, c’était bien ça. Ici j’ai toujours été amenée là où j’avais demandé, quand on m’a dit oui je pouvais être sure que j’allais y arriver. Il faut parfois être patient mais, finalement, rien ne presse.

Je pars demain, le temps qui passe lentement c’est exactement ce dont j’ai besoin.

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